Les Laïques
M. BOLSINGER ,CHAUVET, DELEDALLE, HOLLETCHEK
Monsieur BOLSINGER
professeur d'allemand,. Prisonnier des Allemands, devant sa compétence ses compagnons lui ont conseillé de devenir professeur . C'est ce qu'il fit, menant de pair l'enseignement à Sierck et ses études à l'université de Nancy. C'était un homme de devoir qui trouva la mort un matin d'hiver, en se rendant au collège.
Monsieur Chauvet
Il enseignait les maths ; il était jeune et prêt et de ses élèves, comprenant leurs difficultés. Le père Bernard lui reprochait d'être trop sévère, de ne pas mettre de bonnes notes. Ce qui causa son départ.
Monsieur Deledalle
À préparé sa licence de philo à Paris où il a rencontré sa future épouse, anglaise. Ils ont tous deux enseigné à Sierck avant d'accepter un poste en Tunisie; invité à titre de partenaire de bridge nous jouions pratiquement tous les soirs ; c'est chez eux que j'ai rencontré ma future épouse, une bourguignonne perdue dans les marches de Lorraine.
Monsieur Holletschek
a passé la frontière pour apprendre le Français. En première il était Français de coeur. Il s'installera en France et fit souche. On lui confiait la conduite de l'autocar qu'il menait bon train, en expert.
Monsieur BOLSINGER a enseigné l'Allemand au collège de Sierck de 1945 à 1961.
Julien KATGELY
Une pièce angulaire laïque de la Société de Marie: Professeur à Sierck depuis 1946, enseignant polyvalent très attaché au collège. Avant les contrats avec l' Etat, nous étions largement sous payés et il fallait avoir la foi et aimer sa profession pour tenir.
Julien était accessoirement reporter local de l'est républicain et publiait presque quotidiennement les événements concernant la localité et les villages périphériques.
Après la fermeture du collège Sainte-Marie, il devînt économe à Saint-Pierre Chanel et remplit depuis sa retraite, de nombreuses fonctions, certaines concernant le collège.
Pour ses élèves, il était le grand frère compréhensif, exigeant dans le travail. Et il ne manquait jamais de participer aux matchs de foot contre les élèves et ses bottes accomplissaient du bon ouvrage.
Aux réunions des anciens, Monsieur Katgély est toujours présent, bon pied, bon oeil et fier
Monsieur KATGELY Julien a enseigné les mathématiques et les sciences naturelles au collège de Sierck de 1946 à 1961. Il a ensuite exercé les fonctions d'intendant à Saint-Pierre Chanel (THIONVILLE)
Guy Bonnefoy
La galerie aurait été fort incomplète, s'il y eût manqué le portrait de Guy BONNEFOY. Non, bonnes gens, il n'est pas anglais ! Il est français de très vieille souche ; même s'il a parlé " english" dès son premier biberon. Ses racines sont dans les Alpes maritimes, du côté de Cannes.
Les ruraux du pays de Sierck n'ont guère apprécié cette apparition, à un instant de leur sieste, au temps de la cueillette des fraises ou de la fenaison. Une Citroën "trèfle" , cinq chevaux, décapotable, année 1925, pétaradait dans les rues du village. Au volant, un "anglais ", coiffé d'une casquette à double visière ; sur le nez, des lunettes de soudeur, enveloppé dans un duffle -coat on ne peut plus" british", L'ami Guy prenait l'air. On n'est pas mieux comme, Sherlock Homes. Je faisais quelque fois le docteur Watson !
Avant de convoler en 1951, avec Denise, qui lui a donné quatre beaux enfants, tous bien installés dans la vie , Guy était interne à Sainte-Marie, depuis son arrivée en 1947. Il était vraiment à un poste privilégié pour observer le petit monde de la communauté mariste, avec les auxiliaires laïcs.Ce qui nous vaut les portraits que vous venez de lire.
Guy était aussi professeur ; il a eu beaucoup de succès, en classe comme pour les séjours linguistiques au pays de MAIDSTONE dans le KENT.. Avec d'autres, il a inauguré la concertation avec des élèves ; nous appliquions à l'avance les idéaux de mai soixante-huit. Il sert encore aujourd'hui de référence à d'anciens élèves, devenus professeurs d'anglais à leur tour. "On ne s'est jamais ennuyé en classe avec lui " affirment ses anciens élèves.
Il fut aussi un pilier de l' équipe de football des professeurs ; ses chevauchées à travers le terrain du Sierck n'avaient de comparable que celles du Père SCHWALLER.Il est toujours très assidu aux réunions annuelles de l'amicale des anciens de Sainte-Marie, et beaucoup tiennent à venir ce jour- là pour le saluer tout spécialement.
Julien KATGELY
?
Guy BONNEFOY a exercé les fonctions de professeur d'Anglais au collège de Sierck de 1948à 1962.
Paul SCHLOUP
élève assidu qui n'avait quitté Varize que pour se rendre au collège.
Devenu surveillant, il se montra fort habile pour monter une chorale qu'il menait avec maestria ; les élèves l'appelaient affectueusement "Noël -Noël" car il ressemblait à un acteur qui jouait dans la " Cage aux Rossignols"
Je lui indique qu'il était temps pour lui, de voir du pays et proposai de l'emmener au Luxembourg, en Belgique et aux Pays-Bas.
Seul problème : il n'avait pas de passeport, il fut refoulé à la frontière néerlandaise ; je l'emmenai dans la ferme des Beulemans qui possédaient des terres à cheval sur la frontière Monsieur Beuleman lui mit à un sac à pommes de terre sur ses épaules et nous donna rendez-vous de l'autre côté de la frontière. Pour rassurer Paul, il lui dit : "les douaniers tirent toujours un coup en l'air, mais après, ils ne ratent jamais"
Nous avons retrouvé Paul pour se rendre à Amsterdam. Au retour, le soir, je l'abandonne près du champ et nous passons la frontière. Soirée chez les Beulemans à attendre Paul. On allume la cour pour qu'il ne se perde pas.
Monsieur Beuleman était un contrebandier distingué qui pour le moment, faisait passer des cochons entre minuit et une heure. Pendant la guerre, il s'était reconverti et passait des prisonniers évadés . Il nous a montré une collection impressionnante de médailles et de citations élogieuses ce qui lui rapporta entre autre, la considération des douaniers.
Nous commencions par être inquiets...
Quarante-cinq minutes plus tard, voilà Paul qui nous arrive essoufflé...
En avançant dans le près, il avait entendu du bruit, persuadé qu'il s'agissait d'un douanier en embuscade qui l'attendait... "Un coup en l'air.. Puis rate jamais..." il fallait donc être prudent...
S'étant habitué à l'obscurité, Paul se rendit compte que le bruit provenait d'une vache couchée dans l'herbe !
L'histoire se répandit, comme vous pouvez bien le penser et Paul se joignait aux rieurs de bon coeur, délivré d'une peur atroce...
M LEVRON , DOERFLINGER
Monsieur LEVRON
Professeur de lettres, a passé propédeutique la même année que moi ; il est venu me trouver un soir avec une lettre pour que je fasse une analyse graphologique (un de mes dadas ). Elle était excellente et j'appris alors que c'était l' écriture de la délicieuse Mademoiselle Denisot qui enseignait dans les petites classes... Ensuite de quoi, il l'a demandé en mariage.
Monsieur DOERFLINGER
polyvalent, il préparait une licence d'Allemand. Lui aussi m'avait demandé l'analyse d'une écriture . "Il s'agit d'un arriviste" avais- je dit. C'est vrai, me répondit-il ; c'est l'écriture de mon frère qui s'est lancé dans la politique.
Un soir, avec Gérard DELEDALLE, nous avons installé une table et des chaises du café Schwerdroffer devant le domicile de Bettembourg, ce qui avait suscité de vives réactions entre BETTEMBOURG et DOERFLINGER, ce dernier apparenté aux SCHWERDROFFER.
Monsieur LABBE
Enseignait la géographie et décrivait avec un luxe de détails, tous les pays du monde qu'il aurait fréquentés : c'était un régal pour les élèves. Renseignements pris, il n'avait jamais quitté sa Lorraine chérie ; nous avions donc un humoriste consciencieux qui remplissait bien sa charge.
La ville de Sierck
La ville de Sierck-les-Bains
....aurait pu avoir un destin de choix : Des Américains, venus en car, avaient déposé des blocs de pierres blanches à mi-hauteur du Stromberg et décrété que Là se trouvait le centre de l'Europe . Sierck serait devenue capitale , encore plus que Schengen !
Les touristes proposaient de noyer la ville basse de Sierck pour créer un lac; le lac des trois pays ... mais le projet s'est arrêté là.
Sierck , ville de mystères et de miracles:
Mystère : dans notre immeuble, place Jeanne d'Arc , après le passage de l'électricien , la cave de Monsieur Katgély s'éteignait quand j'allumais la mienne et vice versa...
Miracles: après avoir réparé la chaudière du collège et poussé le chauffage au maximum,tous les habitants de la rue du Moulin sortaient dan la rue en criant au miracle;ils avaient de l'eau chaude à leurs robinets.....
miracle : une personne distraite avait laissé couler l'eau au premier étage et une énorme tâche s'était développée sur le mur extérieur ; les gens criaient au miracle : ce n'était pas une tache ordinaire mais la tête de Jésus-Christ . Cela a fait beaucoup de bruit , répercuté par les journaux et les gens sont venus nombreux d'Allemagne et du Bénélux , de France , bien sûr pour contempler cette merveille.
Une barrière avait été placée pour discipliner , endiguer et canaliser cette foule.
J'étais venu depuis Nancy et contemplais cette image ,noyé dans la foule. Une chère soeur était à côté de moi ; elle disait :
Eh oui , c'est bien Lui !".
J'ai eu l'outrecuidance de lui demander si elle L'avait déjà vu... Le visage courroucé qu'elle tourna vers moi fut sa seule réponse ; si elle avait osé parler , j'aurais eu droit à "Mécréant , allez au Diable! "
Oui, Sierck-les-Bains (mais au fait , où sont les bains ?) peut encore nous réserver des surprises...
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